Un saignement utérin intempestif est toujours un souci chez une fille ou une femme à n’importe quelle étape de la vie. Un saignement au lieu de règles normales et même des règles très abondantes peuvent être alarmants. Le terme médical pour un saignement vaginal excessif et/ou prolongé c’est une ménorragie laquelle survient généralement le jour attendu pour les règles. Métrorragie est le terme utilisé pour des saignements utérins à des intervalles irréguliers particulièrement entre les périodes de règles. Ménométrorragie est la combinaison des deux : forts saignements utérins à la fois pendant la période des règles et à n’importe quels autres intervalles irréguliers. La plupart des problèmes qui provoquent un saignement utérin anormal peuvent survenir à n’importe quel âge mais certains surviennent plutôt à certaines époques de la vie reproductrice de la femme.
Le saignement utérin dysfonctionnel survient le plus couramment au début et la fin des années reproductrices : 20% des cas chez les adolescentes, et plus de 50% chez les femmes de plus de 45 ans. Dans plus de 90% des cas, les ovaires ne libèrent pas d’ovule c’est-à-dire que l’ovulation ne se produit pas.
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Dans un cycle menstruel normal, la paroi interne de l’utérus (appelée “endomètre”) réagit aux hormones produites par les ovaires. La glande pituitaire à la base du cerveau sécrète une hormone appelée hormone folliculostimulante (FSH) qui stimule la production d’œstrogènes par les follicules ovariens. Les œstrogènes provoquent l’épaississement de l’endomètre. Quand l’ovulation se produit, une seconde hormone féminine appelée progestérone est sécrétée par l’ovaire ce qui rend spongieux l’endomètre. Le corpus luteum, lequel produit la progestérone, dure les quatorze jours suivant l’ovulation. Quand les niveaux de progestérone et d’œstrogènes retombent, l’endomètre est évacué au cours de règles normales.
Saignement utérin : Causes
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Problèmes d’ovulation
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Si l’ovulation ne se produit pas, l’ovaire continue à secréter des œstrogènes et l’endomètre continue à s’épaissir. Ce qui conduit souvent à des règles en retard suivies de saignements irréguliers. Cela peut aussi provoquer des polypes sur l’endomètre ou, dans les cas qui se prolongent, un cancer de l’endomètre. |
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Puberté
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La cause la plus courante de saignement utérin chez les adolescentes est l’anovulation. Beaucoup de filles connaissent des épisodes de saignements irréguliers pendant les premières années. Environ 85% des cycles menstruels chez les adolescentes se produisent sans production d’ovule. A mesure que l’adolescente prend de l’âge, le pourcentage de cycles anovulatoires diminue et elle finira par avoir des règles normales. Après 6 ans de cycles menstruels, encore 20% environ des cycles se produiront sans libération d’ovule par les ovaires.
Des saignements avant la ménarche (premières règles) sont toujours une anomalie. Cela peut être dû à un traumatisme, un corps étranger (jouet, papier hygiénique,…), une irritation de la région génitale (due à des bains moussants, du savon, des lotions, une infection,…) ou un problème du tractus urinaire. Ces saignements peuvent aussi avoir pour origine un abus sexuel. A l’adolescence, le saignement peut aussi être dû à une grossesse, une maladie ou une infection.
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Stress
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Les hormones de stress comme le cortisol sont connues pour interférer avec l’ovulation. Un déséquilibre hormonal qui interfère avec l’ovulation peut être cause de saignements. N’importe quel stress comme un voyage ou un nouvel emploi peut influencer l’ovulation. Heureusement ce sera généralement temporaire et ne nécessitera pas de traitement. |
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Pilules contraceptives
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L’effet contraceptif de la pilule est principalement dû à l’inhibition de l’ovulation et l’absence d’ovulation peut être cause d’épaississement de l’endomètre avec comme conséquence un saignement utérin. Si cela se produit pendant les premiers mois d’utilisation, cela pourrait être dû à des modifications de l’endomètre. Si cela persiste pendant plusieurs mois, il faudrait peut-être changer de pilule. Un saignement intempestif peut aussi se produire en cas d’oubli ou de prise tardive de la pilule.
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Fibroïdes |
Approximativement 30% des femmes ont des tumeurs fibroïdes. Le terme médical est « leiomyome » ou « myome ». Ces excroissances sont presque toujours bénignes et ne provoquent pas de symptômes. Les fibroïdes se développent généralement avec l’âge et régressent à la ménopause. Souvent l’utérus développera plusieurs fibroïdes. Les fibroïdes sont des excroissances non cancéreuses qui envahissent la paroi de l’utérus chez 20% des femmes de plus de 35 ans. Ils peuvent apparaître isolés ou en grappes et peuvent être aussi petit qu’un raisin ou gros comme une orange. Ils se composent de tissus musculaires et fibreux et peuvent être responsables de règles très abondantes ou de saignements entre les périodes de règles.
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Polypes |
Les polypes sont une autre forme d’excroissances non cancéreuses qui envahissent l’utérus ou le col de l’utérus. Ils peuvent être si petits qu’ils passent inaperçus ou devenir assez protubérants dans l’utérus ou la cavité pelvienne et provoquer des saignements anormaux. Les polypes endométraux sont des excroissances de l’endomètre qui sont très courantes et généralement bénignes. Ils peuvent résulter d’une stimulation prolongée par les œstrogènes comme dans le cas de longues périodes sans ovulation ou par la prise d’œstrogènes sans progestérone. |
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Adénomyose |
Quand l’endomètre pousse à travers la paroi de l’utérus, on parle d’adénomyose. Normalement quand l’endomètre est rejeté dans les règles, le sang est libre de s’écouler par le col de l’utérus. Quand l’endomètre s’insère dans le muscle, du sang peut se trouver piégé. Si le phénomène est étendu, cela peut provoquer des crampes sévères et des saignements. Cela peut renforcer les parois de l’utérus et faire s’agrandir l’utérus. Souvent, un utérus élargi par l’adénomyose est diagnostiqué comme résultant de fibroïdes. |
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Le syndrome ovarien polykystique (SOPK)
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Le syndrome ovarien polykystique (SOPK) est une situation dans laquelle les ovaires se remplissent de minuscules kystes qui les font enfler. Le problème survient quand la glande pituitaire produit trop d’hormone lutéinique. Le déséquilibre hormonal qui en résulte crée un développement excessif de l’endomètre qui entraîne des saignements irréguliers. Si ce trouble n’est pas traité, certaines hormones mâles peuvent se convertir en œstrogènes. Il n’y a pas assez de progestérone produit pour contrebalancer les effets des œstrogènes. Si cette situation perdure, l’endomètre peut devenir extrêmement épais, ce que l’on appelle hyperplasie endométrale. De plus, le risque de cancer de l’endomètre s’accroît. |
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Grossesse
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Bien que normalement une femme enceinte n’ait plus de règles, des saignements au cours de la grossesse ne sont pas inhabituels. Si la grossesse n’est pas normale (grossesse extra-utérine ou fausse couche imminente), le saignement peut être interprété comme des règles au lieu d’une complication de la grossesse. Parce que la grossesse est une cause si fréquente de saignement anormal, un test de grossesse devrait être la première chose à faire chez une personne sexuellement active, même si elle est « sûre » qu’elle ne peut pas être enceinte. |
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Ménopause
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Chez les femmes plus âgées qui approchent de la ménopause, il peut aussi y avoir des saignements dysfonctionnels dus aux changements hormonaux qui accompagnent la transition ménopausale. Un saignement vaginal peut être préoccupant chez des femmes de plus de 50 ans ou après leur ménopause. Le risque de cancer augmente avec l’âge. D’un autre côté, la paroi vaginale peut être sèche ce qui peut donner un saignement pendant ou après un rapport sexuel. |
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Maladie inflammatoire pelvienne
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La maladie inflammatoire pelvienne est une situation dans laquelle les tubes de Fallope sont enflammés généralement à cause d’une maladie sexuellement transmissible. L’inflammation de l’endomètre peut être une cause de saignements irréguliers, un des nombreux symptômes de la maladie inflammatoire pelvienne. |
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Kystes ovariens
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Le saignement des kystes ovariens n’est pas un symptôme courant pour tous les types de ces kystes. Le saignement ovarien est par contre le symptôme principal d’un type de kyste particulier appelé kyste hémorragique. Si une femme à une hémorragie associée à des douleurs sévères, elle doit le plus vite possible consulter un médecin pour éviter les complications possibles. Les femmes qui ont des kystes ovariens qui saignent ne doivent pas s’inquiéter du cancer car les kystes cancéreux ne provoquent pas d’hémorragie. |
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Troubles thyroïdiens |
Les troubles thyroïdiens peuvent provoquer de forts saignements comme tout trouble qui affecte la coagulation du sang. |
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Médicaments |
Certains médicaments peuvent provoquer des saignements spécialement chez les femmes qui prennent des traitements anticoagulants. |
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Stérilet
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Certaines femmes qui utilisent un stérilet de type “Copper-T” ont parfois des règles très abondantes (un léger saignement est normal, mais attention aux saignements abondants). |
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Cancer utérin |
Le cancer de l’utérus est une croissance maligne de l’utérus. Il peut se produire sur la paroi interne de l’utérus (cancer endométral) ou dans la partie musculaire de sa paroi (sarcome utérin). Le cancer endométral est le cancer le plus courant du système reproducteur féminin et il frappe presque toujours des femmes de 50 à 70 ans. Tout saignement vaginal survenant après la ménopause doit être examiné sans délai. |
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Problèmes de saignement héréditaires |
Des problèmes héréditaires peuvent être causes de saignements excessifs ou prolongés tels que la maladie de Willebrand et l’hémophilie. |
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