Malheureusement, les femmes atteintes du SOPK (Syndrome Ovarien Polykystique) ont un risque élevé d’infertilité et le taux d’infertilité est très élevé chez celles-ci. Dans le SOPK, les femmes produisent trop d’androgènes (hormones masculines) ce qui est causé par l’énorme production d’insuline dans leur organisme. Un autre problème causé par le SOPK c’est la résistance à l’insuline qui rend es femmes plus exposées au diabète.
Pendant un cycle menstruel normal, les ovaires en bonne santé produisent plusieurs follicules qui contiennent chacun un ovule mais après un certain temps seulement un follicule sera préservé pour libérer un ovule destiné à la fécondation. Pour que l’ovulation se produise effectivement, il faut une poussée de LH. L’augmentation du taux d’hormone LH est un signal pour l’ovulation. Les femmes avec SOPK sont incapables de produire la quantité d’hormones féminines nécessaires pour que les follicules arrivent à maturité. Le résultat de ce déficit d’hormone c’est que les follicules pas assez développés se transforment en petits kystes. On les distingue parfois à l’échographie comme des rangées de perles. Ces rangées de perles sont donc des follicules qui n’ont pas pu arriver à maturité. Et qui plus est, la progestérone qui fait s’épaissir la paroi interne de l’utérus n’est pas produite. Tous ces facteurs (déficit hormonal, absence d’ovulation et kystes multiples) sont les causes principales de l’infertilité chez les femmes avec SOPK.
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Le SOPK est la raison la plus courante de l’infertilité des femmes. Environ 5 à 10% de toutes les femmes en âge de procréer souffrent du SOPK. Cependant seulement 25% de celles qui l’ont effectivement sont diagnostiquées comme l’ayant. Certaines femmes avec SOPK ont quand même la chance de tomber enceintes même avec des cycles menstruels irréguliers (oligoménorrhée).
On trouve le SOPK chez 70 à 75% des femmes qui ont des problèmes d’ovulation entraînant l’infertilité. C’est plus fréquent chez les femmes en surpoids et comme traitement de première ligne une réduction de poids peut réussir à faire reprendre l’ovulation spontanément. On notera que même réduction de poids de 5 à 7% peut suffire à augmenter le nombre de cycles avec ovulation.
La bonne nouvelle pour les femmes souffrant de SOPK c’est qu’il existe des traitements contre l’infertilité qui réussissent très souvent. Les traitements contre l’infertilité due au SOPK vont d‘une prise de médicaments jusqu’à la chirurgie. Vous aurez peut-être à essayer une variété d’options avant d’avoir la chance d’enfin être enceinte.
Infertilité due au SOPK : Traitements
Il y a des traitements contre le SOPK qui peuvent être aussi simple qu’une perte de poids. Perdre du poids permet souvent de déplacer le déséquilibre des hormones et permet parfois une amélioration de ce déséquilibre et le retour de règles normales.
Infertilité due au SOPK : Metformin
Metformin est un médicament qui aide à la formation de l’insuline. Metformin est sans danger pour les femmes qui n’ont pas de diabète car il affecte la production d’insuline sans réduire le taux de sucre sanguin. Ce médicament améliore la sensibilité de l’organisme à l’insuline en lui permettant de mieux l’utiliser de sorte que vous n’en produisez plus autant pour contrôler votre taux de sucre sanguin. Un taux élevé d’insuline apparaît comme ce qui crée le niveau excessif d’hormones masculines. En réduisant le taux d’insuline, celui des hormones masculines diminue également. Souvent le Metformin réduit le taux d’androgènes (hormones masculines) et cela suffit à rétablir l’ovulation normale.
Infertilité due au SOPK : Ovulation stimulée
Clomid (ou citrate de Clomifène) est le médicament le plus souvent utilisé pour stimuler l’ovulation des femmes infertiles à cause du SOPK. Cette substance trompe le cerveau en lui faisant croire que l’organisme manque d’œstrogènes et le corps réagit en déclenchant le processus d’ovulation. Le Clomid agit en bloquant les récepteurs d’œstrogènes dans le cerveau ce qui fait que ce dernier croit qu’il n’y en a pas assez. Un faible taux d’œstrogènes déclenche une production par l’organisme de davantage de FSH et LH à savoir les hormones qui donnent au corps le signal d’ovuler. Le Clomid réussit souvent à rétablir l’ovulation mais seulement 30 à 40% qui ovulent grâce au Clomid tomberont effectivement enceintes.
Dans la plupart des cas, le Clomid est pris dans les premiers jours du cycle (d’habitude les jours n°2 à 6) et résulte en une ovulation chez environ 80% des femmes et un taux de grossesses réussies dans les six mois de 45 à 50%.
Les utilisatrices devraient savoir qu’il y a des effets secondaires associés à la prise de Clomid, notamment un risque accru de grossesse multiple. On sait très bien que l’usage prolongé du Clomid ne s’avère pas bénéfique. En général, on recommande une prescription de Clomid pendant 3 à 6 cycles. Si l’ovulation ne se produit pas dans cet intervalle, il est conseillé de se tourner vers un autre type de traitement.
Si le Clomid ne réussit pas, l’étape suivante est d’utiliser des hormones injectables pour stimuler les ovaires à produire des ovules. Les injections de gonadotropines (FSH et LH) agissent directement en stimulant la production de follicules et l’ovulation. Ces injections requièrent davantage de surveillance que le Clomid et ne sont généralement utilisées qu’après l’échec d’autres options.
Comme avec le Clomid, le traitement hormonal doit être surveillé à l’aide de prises de sang et d’échographies pour éviter une stimulation trop forte. La grossesse multiple est toujours un risque avec ce type de traitement surtout pour les femmes avec SOPK dont les ovaires sont particulièrement sensibles aux hormones.
Infertilité due au SOPK : Chirurgie
L’alternative chirurgicale pour le traitement du SOPK, c’est la diathermie ovarienne laparoscopique (LOD) dite aussi «perçage ovarien ». Comme pour la laparoscopie, elle ne nécessite pas d’hospitalisation, se fait sous anesthésie générale de courte durée et un télescope explore l’abdomen. Les ovaires sont repérés et un petit trou est pratiqué dans chaque ovaire avec une fine sonde diathermique ou par laser. Le perçage ovarien est une opération dans laquelle une petite aiguille est utilisée pour percer de petits trous dans l’ovaire avec une aiguille électrochirurgicale. Le courant électrique détruit une petite partie de l’ovaire ce qui peut avoir pour résultat de réduire le taux d’androgènes et de restaurer l’ovulation et cela peut aussi rendre l’ovaire plus sensible au Clomid.
Dans les douze mois qui suivent le perçage ovarien, le taux moyen de grossesse est de 60 à 80% soit le taux de réussite le plus important chez les femmes qui ont une duré&e d’infertilité de moins de 3 ans et un taux d’hormone LH supérieur à 10 iu/l. Les avantages du perçage ovarien sont le fait qu’il peut améliorer les symptômes du SOPK tels que les troubles menstruels aussi bien d’éviter les médicaments et leur risque accru de stimulation excessive et de grossesse multiple.
Moins courante est la résection ovarienne cunéiforme. A cause du risque de cicatrice et de dégât permanent à l’ovaire, si votre médecin suggère cette opération, allez prendre un second avis. Ce n’est plus recommandé dans le traitement du SOPK.
Infertilité due au SOPK : FIV ou MIV
La fécondation in vitro (FIV) est une autre option de traitement de l’infertilité due au SOPK. La fécondation in vitro est une procédure qui consiste à prélever des ovules mûrs dans les ovaires de la femme. Les ovules sont alors fécondés et implantés dans l’utérus de la femme. Dans ce traitement, des médicaments spéciaux sont administrés pour la production d’ovules mûrs. Le taux de réussite de la FIV peut dépendre fortement des caractéristiques individuelles comme l’âge, la durée de l’infertilité et le poids. De plus ni la FIV ni la stimulation ovarienne n’ont de chances de réussir si la femme est en fort surpoids (Indice de masse corporelle supérieur à 30). C’est pourquoi la plupart des hôpitaux et cliniques traitant l’infertilité ne réservent ce traitement jusqu’à ce que le poids de la femme soit revenu à la normale.
L’IVM (maturation in vitro) est une procédure dans laquelle les ovules immatures sont collectés tôt dans le cycle de la femme. Les ovules mûrissent en laboratoire jusqu’à ce qu’ils soient utilisés pour la fécondation. Comme les ovules mûrissent en laboratoire, cette méthode convient mieux aux femmes avec SOPK chez qui le traitement médicamenteux ne fonctionne pas. Ce type de fécondation in vitro a plus de chances de réussir car les ovules peuvent mûrir avant d’être placés dans l’utérus.
Infertilité due au SOPK : Fausse couche
La fausse couche est un problème courant chez les femmes avec SOPK et d’autant plus qu’elles sont infertiles à cause du SOPK. Les femmes avec SOPK tendent à avoir un risque plus grand de fausse couche que celles qui en sont exemptes, soit environ 50% avec SOPK contre 15% dans la population générale. C’est pourquoi toutes les grossesse chez les femmes avec SOPK requièrent une attention particulière et doivent être correctement surveillées.
Il y a certaines recommandations qui peuvent réduire le risque de fausse couche chez les femmes avec SOPK :
- Une alimentation saine.
- De l’exercice régulier pour maintenir un taux bas d’insuline.
- Un prétraitement avant grossesse à l’aide d’un agoniste de la GnRH.
- Prise d’un peu d’aspirine, de supplément de foliate ou d’héparine à faible dose pour prévenir la formation éventuelle de caillots.
Ce qu’il importe de savoir sur le SOPK et l’infertilité
Malgré les problèmes auxquels sont confrontées les femmes avec SOPK qui cherchent à tomber enceintes le plus tôt possible, une grossesse réussie est tout-à-fait possible et c’est arrivé à beaucoup de femmes dans le cas. Certaines femmes qui ont le syndrome ovarien polykystique ovulent (libèrent un ovule mature) occasionnellement, d’autres jamais. On note aussi que chez beaucoup de femmes avec SOPK, il est plus facile de tomber enceinte la seconde fois. De plus, il n’est pas rare que des femmes souffrant de SOPK voient leur cycle menstruel commencer à se régulariser de lui-même après une grossesse.
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