FAUSSE COUCHE

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L’interruption spontanée d’une grossesse s’appelle une fausse couche. Le terme médical est avortement spontané.

L’Organisation Mondiale de La Santé (OMS) définit comme non viable un embryon ou un fœtus de 50 g ou moins, ce qui correspond typiquement à un âge fœtal (durée de gestation) de 20 à 22 semaines ou moins. Une fausse couche survient dans environ 15% à 20% des grossesses, dans la plupart des cas avant la 13ème semaine de grossesse. Avec le développement de tests très sensibles du niveau de hCG qui peuvent détecter une grossesse même avant la date attendue des prochaines règles, les chercheurs ont pu montrer qu’environ 65% à 70% de toutes les grossesses (reconnues ou non) échouent.  Parce que cet échec se produit si tôt, beaucoup de fausses couches se produisent sans que la femme ait jamais su qu’elle était enceinte.  

Environ 15% des ovules fertilisés sont perdus avant qu’ils aient une chance de s’implanter dans la paroi de l’utérus. Quinze autres pourcents des conceptions échouent avant la huitième semaine de gestation. Une fois que la fonction cardiaque du fœtus est détectée, le risque de fausse couche tombe à moins de 5%.

 

Causes de fausses couches

Les causes les plus courantes de fausses couches dans le premier tiers de la gestation (1er trimestre) sont :

Anomalies chromosomiques. Certaines anomalies génétiques sont connues comme étant plus fréquentes chez des couples qui ont vécu des fausses couches répétées. Ces caractéristiques génétiques peuvent être dépistées par un test sanguin avant d’essayer de concevoir.

La moitié des tissus fœtaux dans les fausses couches survenant dans le premier trimestre contiennent des anomalies chromosomiques. Ce nombre tombe à 20% dans les fausses couches du deuxième trimestre.

Les anomalies chromosomiques augmentent avec l’âge et les femmes de plus de 35 ans ont un taux plus élevé de fausses couches que les femmes plus jeunes. Retarder l’âge de la maternité est le facteur de risque le plus important de fausse couche précoce chez les femmes par ailleurs en bonne santé.

Les maladies vasculaires du collagène sont des maladies dans lesquelles le système immunitaire d’une personne s’attaque à ses propres organes. Ces maladies peuvent être très graves que ce soit pendant une grossesse ou entre les grossesses.  Dans ces maladies, la femme produit des anticorps contre ses propres tissus organiques. Les maladies vasculaires du collagène associées à un risque accru de fausse couche sont le lupus érythémateux systémique et le syndrome des anticorps antiphospholipides (SAPL). Des tests sanguins peuvent confirmer la présence d’anticorps anormaux et diagnostiquer ces problèmes.
Troubles hormonaux. Les hormones (principalement les œstrogènes et la progestérone) jouent un rôle crucial dans le développement de la grossesse et tout disfonctionnement peut provoquer une interruption de la grossesse. Certaines maladies peuvent provoquer des troubles hormonaux : le syndrome de Cushing, une maladie de la thyroïde et syndrome polykystique ovarien. On a aussi suggéré qu’un fonctionnement inadéquat du corpus luteum dans l’ovaire (qui produit la progestérone nécessaire à l’entretien de la grossesse à ses tous débuts) peut conduire à une fausse couche : le « défaut de phase lutéale ».

Le diabète peut généralement être bien contrôlé pendant la grossesse si la femme et son médecin coopèrent étroitement. Cependant, si le diabète n’est pas assez bien contrôlé, non seulement le risque de fausse couche est plus important mais le bébé peut avoir des défauts congénitaux graves.  D’autres problèmes peuvent aussi survenir pendant la grossesse à cause du diabète. Un bon contrôle de la glycémie pendant la grossesse est très important.  
Les Infections sont connues comme augmentant le risque de fausse couche. Une infection du placenta ou du fœtus par un micro-organisme infectieux peut conduire à une fausse couche. Les agents infectieux qui ont été associés à des fausse couches sont notamment : la listeria monocytogenes, le toxoplasma gondii, le parvovirus B19, la rubéole, l’herpes simplex, le cytomegalovirus et le virus chorioméningite lymphocytaire.

Anomalies utérines (défauts congénitaux, tumeurs). Pour se développer normalement une grossesse a besoin d’un utérus de taille et de structure normales. Chez certaines femmes, il peut y avoir une sorte de pont tissulaire dans l’utérus (septum utérin) qui agit comme un mur de séparation entre deux parties de l’utérus. Le septum n’a généralement qu’une faible irrigation sanguine ce qui fait qu’il ne convient pas bien à la fixation et l’alimentation du placenta. C’est pourquoi l’embryon qui s’attache au septum court plus de risques de fausse couche.  

Certains fibroïdes peuvent aussi provoquer une fausse couche. Les tumeurs fibroïdes sont des excroissances musculaires bénignes de l’utérus. Bien que la plupart des fibroïdes ne causent pas de fausse couche par eux-mêmes, certains peuvent interférer avec l’implantation de l’embryon et avec l’alimentation sanguine de ce dernier, provoquant ainsi une fausse couche. Certaines cicatrices postopératoires de l’utérus peuvent aussi causer une fausse couche comme l’amniocentèse, des interventions sur le col et même l’appendicectomie.

Stress. Il n’y a pas assez de preuves pour décider que le stress cause ou ne cause pas de fausses couches mais c’est toujours une bonne idée de prendre un peu de temps chaque jour pour se détendre.

CE QU’IL IMPORTE DE SAVOIR
Activité physique normale, travail et rapports sexuels n’augmentent pas le risque de fausse couche.

Cependant, ces activités devraient être évitées par certaines femmes, notamment celles qui ont eu des fausses couches auparavant, ou bien des accouchements prématurés ou toute autre problème obstétrique.

Symptômes de fausse couche

Le symptôme le plus courant de fausse couche ce sont des saignements vaginaux. Cela peut varier entre de petites pertes ou des saignements plus abondants même que vos règles ordinaires. Vous pouvez aussi perdre des caillots de sang, des pertes brunes ou d’autres choses pas clairement identifiables.

Vous pouvez avoir des crampes et douleurs pelviennes ou lombaires. Vous pouvez trouver que des symptômes ordinaires de grossesse cessent soudainement, par exemple : sensibilité des seins, nausées ou envies fréquentes d’uriner.

Parfois, il n’y a aucun symptôme et la fausse couche ne peut être découverte que lors d’un examen gynécologique de routine.  

Facteurs de risque de fausse couche :

  • Fumer plus de 10 cigarettes par jour est associé à un risque accru de fausse couche et certaines études ont même montré que le risque de fausse couche augmente lorsque le père fume.
  • D’autres facteurs tels que l’alcool, la fièvre, l’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens vers le moment de l’implantation de l’embryonn ainsi que la caféine ont tous été incriminés dans le risque de fausses couches.
L’alcool est un tératogène connu, c’est-à-dire un produit chimique susceptible d’endommager le fœtus. Les femmes enceintes devraient éviter toute consommation d’alcool.

Prévention de la fausse couche

Toute grossesse risque une fausse couche. Cependant, si vous fumez ou consommez de l’alcool, votre risque est plus grand. Vous pouvez réduire ce risque en équilibrant votre alimentation, en perdant votre excès de poids et en ne consommant pas trop d’alcool ni de tabac.

     

Risque de fausse couche

Si vous avez des saignements vaginaux mais que votre grossesse se déroule normalement, votre médecin pourra vous recommander :

MISCARRIAGE Du repos
Il vous conseillera d’éviter temporairement tout rapport sexuel (pour le repos de votre pelvis) et toute activité lourde. Il pourra vous recommander de rester au lit mais la plupart des recherches montrent que le repos au lit ne prévient pas les fausses couches.
MISCARRIAGE De la progestérone
Vous pourriez être traitée à la progestérone pour maintenir la grossesse. Ce traitement, cependant, peut ne servir qu’à retarder la fausse couche et il ne s’est pas avéré efficace contre les fausses couches.
MISCARRIAGE D’éviter les médicaments anti-inflammatoires non-stéroïdiens. On vous conseillera d’éviter l’aspirine et autres anti-inflammatoires non-stéroïdiens tels que l’ibuprofène.  N’utilisez que des acétaminophènes comme antidouleurs en vente libre (exemple : tylénol).

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Traitement de la fausse couche

Il n’existe pas de traitement médical pour prévenir ou empêcher une fausse couche inévitable. Le médecin prescrit généralement un repos au lit et déconseille les rapports sexuels ainsi que les douches vaginales. Comme indiqué ci-dessus, en cas de fausse couche incomplète, une élimination chirurgicale sans délai de tout produit restant de la grossesse est obligatoire.

Il est normal qu’une femme qui vient de perdre l’enfant attendu se sente déprimée et une consultation psychologique peut être très utile. Sur l’avis de son médecin, il est généralement sans danger pour cette femme d’essayer de concevoir à nouveau (après 6 à 8 semaines).