Qu’est-ce que le PERÇAGE OVARIEN ?
Le perçage ovarien est une opération chirurgicale destinée spécifiquement au traitement des femmes infertiles à cause du syndrome ovarien polykystique (SOPK). Parfois le perçage ovarien peut être utilisé chez des jeunes filles sans projet de procréation qui souffrent de symptômes sévères de SOPK tels qu’oligoménorrhée et/ou hirsutisme. Le perçage ovarien consiste à effectuer des micro-perforations dans les ovaires dans le but d’induire l’ovulation. Comme le syndrome ovarien polykystique (SOPK) est caractérisé par un trouble de l’ovulation et représente la cause la plus courante de l’infertilité, c’est principalement le perçage ovarien qui est recommandé pour les femmes infertiles avec SOPK. Le perçage ovarien est une opération dans laquelle une fibre optique à laser ou une aiguille électro-chirurgicale perce l’ovaire 4 à 10 fois. Dans la plupart des cas, le perçage ovarien est pratiqué durant une laparoscopie. Il a pour résultat une diminution spectaculaire des hormones masculines en quelques jours et est souvent effectué sur des femmes qui ont le syndrome ovarien polykystique (SOPK).
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Les études ont montré que jusqu’à 80% des patientes tirent un bénéfice d’un tel traitement. Beaucoup de femmes qui ne réussissent pas à ovuler sous l’effet de médicaments inducteurs de l’ovulation (Clomiphène or Metformine) répondront à ces médicaments après perçage ovarien. Les effets secondaires sont rares mais peuvent être la formation d’adhérences ou de défaillance ovarienne s’il y a des complications pendant l’opération.
PERÇAGE OVARIEN : Historique
En 1935 les Dr Stein et Leventhal décrivirent 7 femmes avec règles irrégulières (oligoménorrhée), pilosité corporelle augmentée (hirsutisme) et obésité chez qui lors d’une opération chirurgicale ils trouvèrent des ovaires agrandis avec un aspect lisse et d’une « blancheur de perle ». L’aspect lisse fut supposé être dû au manque de sites d’ovulation qui doivent typiquement laisser des cicatrices. Les ovaires avaient plusieurs fois la taille normale, ce qui, avec l’augmentation du taux de testostérone évoquait la possibilité de tumeurs ovariennes. Les biopsies de ces ovaires ne révélèrent pas de tumeur mais plutôt des petits kystes multiples qui s’avérèrent être des follicules immatures et elles montrèrent aussi une croissance anormale de la partie des ovaires qui sécrète la testostérone (cellules stromales de la thèque). Étonnamment, après l’opération dans laquelle ½ à ¾ de chaque ovaire avait été prélevé « réséqués en coin » pour la biopsie, les patientes commencèrent à avoir des règles régulières et 2 d’entre elles tombèrent enceintes. En outre, chez ces patientes, le taux de testostérone chuta. La résection cunéiforme ovarienne bilatérale (RCOB) des ovaires fut alors introduite comme opération permettant d’aider les patientes atteintes du syndrome ovarien polykystique à ovuler. C’était la seule méthode jusqu’à l’introduction du citrate de clomiphène, un médicament oral, au milieu des années 1960. Les problèmes avec la RCOB étaient que presque toutes les patientes développaient des tissus cicatriciels (adhérences) autour des trompes et des ovaires, ce qui nuisait à leur fertilité ultérieure (Buttram, 1975).
Les Dr Stein et Leventhal avaient postulé que la paroi extérieure des ovaires était trop épaisse pour permettre la libération des ovules, une conception que nous savons maintenant fausse. Nous savons maintenant que les taux élevés de testostérone et de ses dérivés inhibent l’ovulation. La théorie actuelle est que la résection ovarienne détruit suffisamment la partie des ovaires qui produit la testostérone pour permettre à l’ovulation de se produire. Au début des années 1980, plusieurs rapports scientifiques sur la destruction partielle des ovaires par chirurgie laparoscopique commencèrent à paraître comme conception moderne de la RCOB. L’approche laparoscopique pratique plusieurs petites incisions (1/2 à 1 cm) au lieu d’une large incision abdominale ce qui évite une hospitalisation de la patiente. Plusieurs techniques ont été décrites, notamment : des petites biopsie multiples (« poinçonnements ») de la surface des ovaires (Sumioki, 1988), L’utilisation d’énergie électrique au moyen d’une électrode en pointe d’aiguille (Gjonnaess, 1984) ou un rayon laser (Daniell, 1989) pour percer les ovaires par brûlure ou bien l’ablation complète d’un seul ovaire (Kaaijk, 1999). D’autres ont décrit l’utilisation d’une échographie pour guider une aiguille à travers le vagin vers les petits follicules à la surface de l’ovaire pour en drainer le liquide (Myo, 1991). La plus populaire de ces techniques c’est le perçage ovarien.
Qui peut être candidate au PERÇAGE OVARIEN ?
Les femmes atteintes du syndrome ovarien polykystique (SOPK) :
Les femmes infertiles à cause du SOPK ;
Les femmes atteinte du SOPK avec règles irrégulières ou absentes en même temps qu’un excès de testostérone et d’androsténodione dans le sang provoquant des saignements anormaux, de l’obésité, une pilosité excessive, une alopécie et de l’acné ;
Les femmes atteintes du SOPK subissant une laparoscopie pour le test de perméabilité des trompes ;
Les patientes résistant au Clomiphène ;
Les femmes infertiles qui ne répondent à aucun médicament inducteur d’ovulation.
PERÇAGE OVARIEN : Technique
Le but du perçage ovarien est de détruire les tissus de l’ovaire qui produisent la testostérone. Le perçage ovarien laparoscopoique peut déclencher l’ovulation chez les patientes atteintes du SOPK cependant c’est un traitement chirurgical et on le considère actuellement comme un traitement à utiliser en dernier ressort chez les femmes qui n’ovulent toujours pas après avoir perdu du poids et pris des médicaments stimulant la fertilité.
Le perçage ovarien peut se faire avec :
Un laser,
Une cautérisation,
De multiples biopsies par poinçonnement.
La technique du perçage ovarien consiste à détruire (cautériser) les tissus ovariens qui produisent la testostérone. Il y a généralement de petits follicules visibles à la surface de l’ovaire. C’est vers eux que l’énergie électrique ou lumineuse (laser) sera dirigée car on pense que ce sont les endroits où la production de l’hormone est maximum. De 4 à 10 « petits trous » sont pratiqués dans chaque ovaire, généralement profonds de 3 mm et larges de 3 mm. On traite généralement les deux ovaires.
Beaucoup de médecins essaient de pratiquer les cautérisations le plus loin possible des trompes de Fallope pour essayer de limiter les risques de scarification des trompes. D’autres envelopperont les ovaires d’un matériau soluble qui empêche la formation de cicatrices.
PERÇAGE OVARIEN : Avantages
- Amélioration du statu endocrinien : réduction des androgènes ;
- Ovulation spontanée ;
- Réponse accrue à l’induction de l’ovulation (Citrate de Clomiphène, Clomid, Séraphène) ;
- Réduction des doses de gonadotrophine pour l’induction de l’ovulation et donc réduction du coût de la stimulation dans les cycles ultérieurs ;
- Amélioration du taux de grossesse ;
- Réduction du taux de grossesses multiples ;
- Réduction des fausses couches au cours du premier trimestre de grossesse ;
- Réduction du risque d’hyperstimulation ovarienne.
PERÇAGE OVARIEN : Inconvénients
- Possibilité de formation d’adhérences ;
- Risques chirurgical et anesthésique comme dans toute opération.
PERÇAGE OVARIEN : Taux de réussite
On a remarqué que le succès du perçage ovarien est meilleur chez les patientes qui étaient à leur poids normal ou très près par opposition à celles qui étaient restées obèses au moment de l’opération. Le taux de réussite c’est-à-dire d’ovulation subséquente, va de 53% à 92% avec un taux légèrement plus élevé quand on utilise l’électricité laquelle tend à détruire davantage de tissu. Environ 80% des patientes qui ont subi un perçage ovarien ont recommencé à ovuler avec près de 50% qui ont réussi à tomber enceintes. Les patientes qui n’ont pas réussi à ovuler après un perçage ovarien se sont avérées plus sensibles au citrate de clomiphène même si elles étaient auparavant totalement réfractaires.
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