Règles synchronisées
Effet McClintock

McClintock effect
 

Au XXème siècle, on a découvert le phénomène selon lequel les cycles menstruels de femmes vivant proches l’une de l’autre ont tendance à se synchroniser. Il a été observé chez des colocataires, des amies proches, des couples de lesbiennes et, le plus nettement, entre mères et filles.  Il a aussi été constaté chez des souris, des hamsters et des rats.  Cela suggère que lovulation (le processus par lequel un ovule est libéré par un ovaire) est régulée socialement, ce que l’on appelle la « synchronisation menstruelle » ou « effet McClintock ».

La synchronisation des règles, connue comme « effet McClintock » ou encore synchronisation menstruelle du dortoir, est une théorie qui propose que le cycle menstruel de femmes qui vivent ensemble (comme dans les prisons, les couvents, les bordels ou les dortoirs) tendent à se synchroniser dans le temps.

On pense que cet effet est analogue à l’effet Whitten qui est la synchronisation du cycle de l’œstrus (ensemble des phénomènes physiologiques qui accompagnent l’ovulation) et qui a été observé chez de petits mammifères tels que souris et cochons d’Inde. Au contraire de l’effet Whitten qui est contrôlé par des phéromones mâles, on suppose que l’effet McClintock est contrôlé par des phéromones femelles.

Le phénomène de synchronisation des règles féminines est appelé effet McClintock d’après l’auteur du premier article qui en a discuté : « Menstrual Synchrony and Suppression (Synchronisation et refoulement menstruel)» par Martha McClintock paru dans Nature en 1971. Il semble qu’elle était à une conférence où le phénomène de l’ovulation synchronisée chez les souris était abordé, sur quoi elle fit remarque que la même chose se produit aussi chez les femelles humaines, ce que l’on observe dans la vie des dortoirs. A priori méfiants vis-à-vis de cette affirmation, les scientifiques la mirent au défi, elle une simple étudiante, de traiter le sujet de façon scientifique. C’est précisément ce que McClintock fit en reprenant ce sujet dans son mémoire de fin d’études à Wellesley et en le publiant alors qu’elle travaillait à sa thèse de doctorat à Harvard.

Cela a été le premier article suggérant l’action de phéromones chez les humains.  Alors que l’article ne prouvait pas de façon définitive que des phéromones étaient en cause, il en apportait des indices très convaincants.  Des recherches ultérieures par McClintock et autres (Russel et al., 1980  ; Stern et McClintock, 1988 ; etc.) ont prouvé que ce sont bien des phéromones qui causent la synchronisation. D’autres études découvrirent aussi l’influence de phéromones mâles sur le cycle menstruel des femmes de même que des signes indiquant que des phéromones femelles affectent la pousse des cheveux chez les hommes.

 

Effet McClintock (cycles menstruels synchrones chez les filles)

Mécanisme : les phéromones (molécules ressemblant aux hormones) sont libérées par des glandes cutanées spéciales concentrées sous les bras. Propagées dans l’air, elles ne sont pas détectées par le nez comme des odeurs mais elles ont senties dans le nez par l’organe voméronasal (OVN, aussi appelé organe de Jacobson). Lorsqu’une femme est réglée, elle répand cette substance dans l’air, ce qui va stimuler les femmes proches par un signal atteignant l’hypothalamus, lequel va provoquer un changement hormonal et induire la menstruation ainsi que certains changements comportementaux.

Deux phéromones ont été découvertes qui sont impliquées dans cette synchronisation et sont libérées au cours de différentes phases du cycle menstruel.

      McClintock effect

L’Organe de Jacobson et le Sixième Sens

(Par Anne-Marie Helmenstine, Ph. D., About.com)

Traditionnellement, on considère que les humains naissent pourvus de cinq sens : vue, toucher, ouïe, goût et odorat. Certains animaux possèdent des sens différents ou supplémentaires tels que champs de vision et d’audition différents, écholocation, sensibilité aux champs électriques ou magnétiques et détection de molécules chimiques.

En plus du goût et de lodorat, la plupart des vertébrés utilisent l’organe de Jacobson (aussi appelé organe voméronasal ou alvéole voméronasale) pour détecter des quantités infimes de molécules chimiques.
Alors que les serpents et d’autres reptiles stimulent l’Organe de Jacobson par des mouvements de va-et-vient de leur langue, plusieurs mammifères (par exemple les chats) manifestent la « réaction de Flehmen ».  Par là, l’animal à l’air de ricaner lorsqu’il retrousse sa lèvre supérieure pour mieux exposer ses organes voméronasaux jumeaux aux effluves chimiques.  Chez les mammifères, l’organe de Jacobson n’est pas seulement utilisé pour détecter des quantités minuscules de molécules chimiques. C’est aussi un moyen de communication subtil entre membres d’une même espèce par l’émission et la réception de signaux appelés phéromones.

Dans les années 1980, le médecin danois L. Jacobson détecta des structures dans le nez de patients qui furent appelés organe de Jacobson (bien que cet organe ait été signalé pour la première fois chez les humains par F. Ruysch en 1703).

pheromones

Depuis sa découverte, par comparaisons entre embryons humains et animaux, les scientifiques ont été amenés à conclure que l’organe de Jacobson humain est l’équivalent des alvéoles chez les serpents et des organes voméronasaux chez les autres mammifères mais que l’organe est vestigial (n’est plus fonctionnel) chez les humains.  Bien que les humains ne montrent pas de réaction de Flehmen, des études récentes ont montré que l’organe de Jacobson fonctionne comme chez les autres mammifères en détectant des phéromones et certaines molécules non-humaines présentes en faibles concentrations dans l’air. Certains indices font penser que l’organe de Jacobson peut être stimulé chez les femmes enceintes, ce qui pourrait en partie expliquer chez elles l’amélioration du sens de l’odorat et pourrait être impliqué dans leurs malaises matinaux.

Si la perception extra-sensorielle (PES) consiste à percevoir le monde sans l’aide des sens, il ne serait pas correct de parler de ce « Sixième Sens » comme extra-sensoriel. Après tout, l’organe voméronasal est connecté à l’amygdale du cerveau et relaie l’information sur l’environnement essentiellement de la même façon que n’importe quel autre sens. Cependant, de même que la PES, ce sixième sens reste difficile à appréhender et à décrire.

McClintock effect  

synchronized periods