Endocrinologie du cycle menstruel

Endocrinology of the Menstrual Cycle

Endocrinologie du cycle menstruel

 

Le cycle endocrinien et la physiologie du cycle menstruel

Le jeu d’interactions entre les hormones pituitaires et ovariennes donne lieu à une séquence stéréotypée de variations des taux d’hormones au cours du cycle menstruel. Le graphique ci-dessus montre les niveaux relatifs d’hormones au cours d’un cycle moyen de 28 jours.

Endocrinologie du cycle menstruel

La séquence des événements au cours du cycle menstruel est déterminée par les concentrations relatives des hormones à chaque stade. Ci-après, on discute des principaux effets physiologiques des hormones qui dominent lors de chaque phase du cycle menstruel. Les détails du développement folliculaire et endométral seront traités par paragraphes successifs.

     

Phase folliculaire

La phase folliculaire va du premier jour des règles jusqu’à l’ovulation. Le but premier de cette phase folliculaire est de développer un follicule viable capable de subir une ovulation. Les premiers événements de la phase folliculaire sont déclenchés par une montée du taux de FSH au premier jour du cycle. Cette montée de la FSH peut être attribuée à la diminution des taux de progestérone et d’œstrogène à la fin du cycle précédent et la levée subséquente de l’inhibition de la FSH par ces deux hormones ovariennes. La FSH stimule le développement de 15 à 20 follicules chaque mois et stimule la sécrétion d’œstradiol par les follicules en contrôlant l’accroissement de sécrétion d’androgènes par la theca externa et en induisant la synthèse du système enzymatique de l’aromatase dans les cellules granuleuses. La FSH induit à son tour l’expression des récepteurs de FSH par les follicules. A mesure que le taux d’œstradiol augmente sous l’influence de la FSH, l’œstradiol inhibe la sécrétion de la FSH et le taux de cette dernière diminue.

Dans les circonstances normales, un seul follicule évolue en follicule dominant destiné à ovuler et les autres follicules subissent l’atrésie. On ne sait pas actuellement comment le follicule dominant est sélectionné. Mais on remarque que le follicule dominant exprime des récepteurs de FSH en abondance. A mesure que le taux de FSH diminue vers la fin de la phase folliculaire, les follicules en développement sont en compétition pour des quantités relativement faibles de FSH.  Le follicule dominant, avec sa forte concentration de récepteurs de FSH, continue de capter davantage de FSH malgré la diminution de la FSH disponible. Le follicule dominant peut dès lors continuer à synthétiser l’œstradiol essentiel pour sa maturation complète. Les follicules restants, pauvres en récepteurs de FSH, ne peuvent pas produire la quantité requise d’œstradiol, ils cessent de se développer et subissent l’atrésie. Le follicule dominant mûrit et sécrète de plus en plus d’œstrogènes. Le taux d’œstrogène atteint son maximum à la fin de la phase folliculaire du cycle menstruel. A cet instant critique, l’œstrogène exerce une rétroaction positive sur la LH ce qui provoque une poussée préovulatoire spectaculaire de LH. L’œstrogène ne peut exercer sa rétroaction positive sur la LH qu’à ce stade précis du cycle. Si l’œstrogène est fourni artificiellement plus tôt dans le cycle, l’ovulation ne sera pas induite.

Endocrinologie du cycle menstruel

Ovulation

Une poussée de LH est obligatoire pour avoir l’ovulation. Sous l’influence de la LH, l’oocyte primaire entre dans la phase finale de la première division méiotique et se divise en un oocyte secondaire et le premier corpuscule de Barr. La poussée de LH induit la libération d’enzymes protéolytiques qui dégradent les cellules à la surface du follicule et la LH stimule l’angiogenèse dans la paroi du follicule ainsi que la sécrétion de prostaglandine. Les effets de la LH font gonfler le follicule qui se rompt. Lors de l’ovulation, l’oocyte et la corona radiata sont expulsés dans la cavité péritonéale. L’oocyte adhère à l’ovaire et les contractions musculaires du tube de Fallope amènent l’oocyte au contact de l’épithélium du tube pour initier sa migration à travers l’oviducte.

 

Phase lutéale

La phase lutéale est définie par la lutéinisation des constituants du follicule qui n’ont pas ovulé et est initiée par la poussée de LH. Les cellules granuleuses et thécales ainsi que certains tissus conjonctifs environnants sont tous convertis en corpus luteum.  Qui finit par subir l’atrésie. Les effets principaux de la poussée de LH sont la conversion des cellules granuleuses de cellules principalement synthétiseuses d’androgène en cellules principalement synthétiseuses de progestérone, l’expression de nouveaux récepteurs de LH qui favorisent l’augmentation de la synthèse de la progestérone et une réduction de l’affinité des cellules granuleuse pour l’œstrogène et la FSH. Ensemble, ces changements encouragent une augmentation de la sécrétion de progestérone avec un peu de sécrétion d’œstrogène. La sécrétion de progestérone par le corpus luteum atteint un maximum entre cinq à sept jours après l’ovulation. Un haut niveau de progestérone exerce une rétroaction négative sur la GnRH et la fréquence des bouffées de GnRH diminue.

Comme la fréquence des bouffées de GnRH diminue, les sécrétions de LH et de FSH diminuent aussi. Le corpus luteum continue à perdre ses récepteurs de FSH et de LH. Manquant de stimulation par la FSH et la LH, après 14 jours le corpus luteum subit l’atrésie et commence à évoluer en corpus albicans. Avec le déclin des taux d’œstrogène et de progestérone, le contrôle de la FSH par une puissante rétroaction négative disparaît et le taux de FSH remonte de nouveau pour initier le cycle menstruel suivant.

(Informations empruntées à )

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